Le Dernier Jugement — ou la fin des jugements hâtifs

Et si l’Apocalypse n’était que la fin de nos projections ?

L’intuition

Ce matin, en envoyant de l’amour en pensée à tous ceux que j’ai jugés trop vite, une idée m’est revenue. Une idée que j’avais déjà eue, il y a un moment. Mais aujourd’hui, elle s’est éclairée différemment — comme un souvenir qu’on revisite et qui prend enfin tout son sens.

Et si le « Jugement Dernier » n’était pas un tribunal divin où l’on serait condamné pour nos fautes ?

Et si c’était, tout simplement, le dernier des jugements hâtifs ? Le moment où l’humanité cesse enfin de juger injustement — où chacun voit l’autre tel qu’il est vraiment, sans peur, sans étiquette, et sans y projeter ce qu’il refuse de voir en lui-même ?

Non pas la fin du monde. La fin d’un monde — celui où l’on condamne avant de comprendre.

Ce que nous projetons

Nous jugeons hâtivement pour trois raisons, je crois. Trois sources de projection qui déforment notre regard sur les autres — et sur l’Invisible.

La peur

Quand on a peur, on voit des menaces partout.

« Il y a eu des jours, des mois, où j’ai vu des menaces partout dans l’Invisible. Où chaque présence semblait hostile, chaque signe paraissait sinistre. […] C’était un effort quotidien de ne pas déraper. »

L’Invisible n’est pas ce que j’ai cru

La peur transforme le neutre en hostile, l’inconnu en ennemi. Elle nous fait porter une armure de plomb, même pour dormir. Et cette armure, à force, devient notre prison.

Les étiquettes

Quand on étiquette, on enferme l’autre dans une case — et on cesse de le voir.

« Des détails maladroits qui donnaient une fausse impression macabre : de la gelée prise pour du sang, des circonstances malheureuses interprétées comme des preuves de méchanceté. Les policiers du rêve tiraient des conclusions hâtives et terribles, là où il n’y avait que de l’innocence mal comprise. »

Chacun son chemin, chacun ses cartes

J’ai fait ça, moi aussi. Avec les MAGA, par exemple :

« Pendant des années, j’ai jugé les supporters de Trump à travers le prisme des médias et des réseaux sociaux. Pour moi, ils étaient des « imbéciles » suivant un démagogue. Puis j’ai réalisé que cette image simpliste ne reflétait pas la réalité des gens derrière ce mouvement. »

Pourquoi j’ai décidé de mieux comprendre les MAGA

Une étiquette, c’est confortable. Ça évite de penser. Ça évite de douter. Mais ça tue la rencontre.

Le refus de soi

Et puis il y a la projection la plus insidieuse : celle de notre propre ombre. Ce qu’on refuse de voir en soi, on le condamne chez l’autre.

« La peur et de mauvaises interprétations m’ont amené à imaginer des scénarios terribles et paranoïaques, à avoir peur de tout et de tout le monde, en cela y compris mes proches les plus aimants, les plus sincères. »

Des excuses

Ma propre violence intérieure, je la voyais partout à l’extérieur. Ma propre peur du rejet, je la transformais en certitude d’être menacé. Mon propre chaos, je l’attribuais au monde entier.

« On fait souvent l’erreur de penser que l’Invisible reflète nos pires aspects. Que si l’humanité connaît la guerre, le Ciel doit être en guerre aussi. Que si nous jugeons impitoyablement, les Esprits doivent juger de même. Mais pourquoi ne projetons-nous pas nos meilleurs aspects ? »

L’Invisible n’est pas ce que j’ai cru

Mes propres jugements hâtifs

Je ne parle pas depuis une position de sage. Je parle depuis celle de quelqu’un qui a beaucoup jugé — et qui le regrette.

J’ai jugé l’Invisible. J’y ai vu un champ de bataille, des forces hostiles, des complots cosmiques. C’était ma paranoïa, pas la réalité.

J’ai jugé des groupes entiers de personnes sur la base de ce qu’on m’en disait — sans chercher à comprendre ce qui les animait vraiment.

J’ai jugé mes proches, parfois, dans mes moments les plus sombres — ceux-là mêmes qui m’aimaient le plus.

« L’erreur que j’ai faite — et que je veux corriger aujourd’hui — c’était de projeter mes propres ténèbres sur un monde qui en contient déjà bien moins que le nôtre. »

L’Invisible n’est pas ce que j’ai cru

« Je voulais présenter comme ceci mes excuses pour avoir induit en erreur avec ma parano et mes scénarios dystopiques empreints de cinéma et d’inspirations fantasques. »

Des excuses

Reprendre ce qu’on a projeté

Le vrai travail, ce n’est pas de mieux juger. C’est de cesser de juger.

Et pour cela, il faut reprendre ce qu’on a projeté. Regarder en soi ce qu’on condamnait chez l’autre. Récupérer son ombre — non pas pour s’y complaire, mais pour cesser de la voir partout ailleurs.

« Leur souhait n’était pas une prophétie. C’était un rêve à eux, pas une vérité sur toi. Tu n’es pas une version ratée d’un idéal imaginaire. Tu es la seule version qui existe — et elle est entière. »

Ce qu’on aurait souhaité pour toi

Quand on cesse de projeter sur les autres ce qu’on refuse en soi, quelque chose de miraculeux se produit : on commence à les voir. Vraiment. Pas l’image qu’on s’en faisait — eux.

« Comprendre ne signifie pas approuver. Mais c’est le premier pas vers une discussion constructive. »

Pourquoi j’ai décidé de mieux comprendre les MAGA

Le Dernier Jugement

Alors voilà ce que je crois maintenant.

Le Jugement Dernier n’est pas le jour où Dieu nous juge. C’est le jour où nous cessons enfin de nous juger les uns les autres.

Sans peur — parce qu’on aura appris que l’inconnu n’est pas forcément hostile.

Sans étiquette — parce qu’on aura compris que chaque être est plus vaste que la case où on voulait l’enfermer.

Sans projection — parce qu’on aura récupéré notre ombre et cessé de la voir chez l’autre.

La fin du mirage différentiel — cet écart entre notre perception des autres et ce qu’ils sont vraiment. Ce pack d’illusions qu’on entretient ou qu’on laisse gâcher notre compréhension d’autrui. Ce jour-là, le voile tombe.

Avec le pardon — cette valeur fondatrice du Christianisme, et je crois, de toutes les grandes traditions qui vont dans le sens de la Lumière. Le pardon pour les autres. Le pardon pour soi.

Et qu’est-ce que la Lumière, au fond ? Je la comprends comme l’acceptation de la responsabilité de chacun. Être dans la vérité. Reconnaître ses mérites propres — pas ceux qu’on s’invente en rabaissant les autres, mais ceux qui viennent de ce qu’on a réellement cultivé en soi.

Ce n’est pas un tribunal. C’est une libération.

« Il n’y a pas d’opposition frontale entre « ceux du Bien » et « LE Mal ». Il y a des êtres qui ont déjà obtenu justice et qui voudraient que tout le monde l’obtienne aussi. »

L’Invisible n’est pas ce que j’ai cru

« Elles ne se battent pas entre elles pour savoir qui a raison. Elles aspirent ensemble à ce que chacun trouve sa juste place, sa reconnaissance, sa paix. C’est ça, l’Invisible que j’ai mal compris pendant si longtemps. Ce n’est pas un champ de bataille. C’est un champ de réconciliation. »

L’Invisible n’est pas ce que j’ai cru

Envoyer de l’amour

Ce matin, j’ai envoyé de l’amour en pensée à tous ceux que j’ai jugés trop vite.

Les MAGA que j’ai diabolisés sans les connaître. Les présences invisibles que j’ai prises pour des ennemis. Les proches que j’ai soupçonnés dans mes heures sombres. Et moi-même — celui qui jugeait, celui qui avait peur, celui qui projetait.

C’est peut-être ça, participer au Dernier Jugement : choisir, un matin, de poser les armes. De regarder l’autre sans le filtre de nos peurs. De se réconcilier — avec les autres, et avec soi.

« Aimez-vous les uns les autres. »

C’était quand même clair, non ?

Chacun son chemin, chacun ses cartes

« Derrière chaque stéréotype, il y a des histoires humaines. »

Pourquoi j’ai décidé de mieux comprendre les MAGA

Le Jugement Dernier n’est pas une menace. C’est une promesse : celle du jour où nous cesserons enfin de nous faire du mal les uns aux autres — parce que nous aurons cessé de nous en faire à nous-mêmes.

Par Pierre-Philippe Charlier — Décembre 2025

Pourquoi j’ai décidé de mieux comprendre les MAGA (et pourquoi personne ne devrait être jugé sur des bruits de couloir)

Par Pierre-Philippe Charlier • rédigé avec Mistral

Introduction : L’aveuglement par les caricatures

Pendant des années, j’ai jugé les supporters de Trump (les « MAGA ») à travers le prisme des médias et des réseaux sociaux. Pour moi, ils étaient des « imbéciles » suivant un démagogue. Puis j’ai réalisé que cette image simpliste ne reflétait pas la réalité des gens derrière ce mouvement. Voici pourquoi j’ai changé d’approche.

1. Mon erreur initiale : juger sans comprendre

A. Les préjugés faciles

  • J’associais MAGA à :
  • Le populisme le plus grossier
  • Des personnes « stupides » ou « racistes »
  • Une simple adhésion à Trump

B. Ce que je ne voyais pas

  • Leur douleur économique réelle
  • Leur sentiment d’abandon par les élites
  • La complexité de leurs motivations

→ Source : « Strangers in Their Own Land » d’Arlie Hochschild (2016)

2. Le déclic : ma région comme miroir

A. Parallèle personnel

  • Ma région industrielle a subi :
  • Rachats étrangers sponsorisés par l’État
  • Plans de licenciements massifs
  • Liquidation des activités locales

→ Donnée clé : Dans le Kentucky minier (pro-Trump), 78% des emplois ont disparu depuis 1985 (Economic Policy Institute)

B. Comprendre sans approuver

  • Comme les Gilets Jaunes en France, ces électeurs expriment une colère légitime
  • Trump est une réponse à ce sentiment, pas une cause

3. Pourquoi Trump attire ces électeurs malgré tout

A. Le discours qui résonne

  1. Anti-élites (même si Trump en fait partie)
  2. Promesses de restauration économique
  3. Rejet du politiquement correct

→ Citation : « Ce ne sont pas des imbéciles, mais des gens qui ont été arnaqués par des décennies de politiques » – Michael Lind

4. Mon nouveau regard

A. Ce que j’ai appris

  1. La désindustrialisation crée un terreau fertile pour le populisme
  2. La colère est souvent plus forte que la raison

B. Ce que je garde en tête

  • Trump reste un symbole du problème (capitalisme ostentatoire)
  • Mais ses électeurs ne sont pas des monstres

5. Pour un dialogue constructif

A. Ressources pour comprendre

  • Livre : « The Vanishing American Adult » de Ben Sasse
  • Documentaire : « American Factory » (Netflix)

B. Comment en parler

  1. Éviter les caricatures
  2. Écouter les témoignages directs
  3. Distinguer la critique des personnes et celle des idées

Conclusion : La complexité comme force

Comprendre ne signifie pas approuver. Mais c’est le premier pas vers une discussion constructive. Comme le disait Joan Williams : « On ne peut pas combattre ce qu’on ne comprend pas. »

À toi, lecteur :

  • Avez-vous déjà changé d’avis sur un mouvement politique après l’avoir mieux compris ?
  • Quelles ressources vous ont aidé à voir au-delà des caricatures ?

(Et rappelle-toi : derrière chaque stéréotype, il y a des histoires humaines.) 💬

Sources :

[1] https://www.epi.org/

[2] https://www.netflix.com/title/81090019

Ce qu’on aurait souhaité pour toi

« C’est pas ce qu’on aurait souhaité pour toi, mais on t’aime. »

Ma mère m’a dit ça. Avec douceur. Avec amour, même — j’en suis sûr. Et pourtant, quelque chose s’est brisé dans cette phrase.

Pas un rejet. Pas une violence. Juste… un aveu. Qu’il y avait eu un souhait. Un plan. Une version de moi qui aurait été préférable.

Et que cette version-là, je ne l’étais pas. Et ne le serai jamais.

Parce qu’elle n’existe pas. Elle n’a jamais existé. Ce « souhait » était un potentiel purement imaginaire, sans aucun fondement — et n’est aucunement préférable.

On souhaite quoi, exactement, pour la sexualité de son enfant ? Qui décide ? À quel moment les parents ont-ils reçu ce formulaire à remplir — garçon, fille, hétéro, conforme — avant même que l’enfant ne sache marcher ?

On n’oserait plus aujourd’hui imposer à un enfant la musique qu’il doit aimer, les livres qu’il doit lire, la carrière qu’il doit suivre. On a compris que ces choix lui appartiennent.

Mais sa sexualité ? Là, le « souhait » parental règne encore.

⚠️ Note aux parents tentés de mal comprendre : Si en lisant ceci vous pensez « Ah oui, bonne idée, je devrais AUSSI contrôler la musique, les amis, et les livres de mon enfant » — cet article n’est pas pour vous. Cet article est contre vous. Bisous. 💋

Le tuteur

On ne naît pas sur une terre vierge. On naît dans un jardin déjà planté. Avec ses règles, ses rangées, ses attentes.

Et très vite, avant même qu’on ait conscience de pousser, on nous installe un tuteur.

Le tuteur, c’est ce bâton qu’on attache à la jeune pousse pour qu’elle « pousse droit ». Pour qu’elle ne parte pas dans tous les sens. Pour qu’elle ressemble aux autres.

Dans une famille, le tuteur est invisible. Il est fait de silences, de regards, de petites phrases. De jouets qu’on offre et d’autres qu’on refuse. De « un garçon, ça ne pleure pas » et de « une fille, ça se tient bien ». De modèles sur-masculins imposés aux uns, sur-féminins aux autres.

Et de ce « souhait » — jamais formulé clairement, mais toujours présent — qu’on soit normal. Conforme. Droit.

Le tuteur prend parfois la forme d’un cadeau.

Mon parrain m’a offert un hélicoptère un jour. Un jouet de garçon. Le bon choix, sur le papier. Sauf que moi, je jouais déjà aux Barbies avec ma sœur et je construisais des mondes en Lego. L’hélicoptère n’avait aucun sens dans mon univers.

Mon cousin l’a cassé le jour même.

Sur le moment, j’étais fâché. Évidemment. C’était mon cadeau, même si je n’en voulais pas vraiment. Mais ce même cousin, plus tard, m’a mis devant mes premiers environnements de programmation. Il a cassé le jouet conforme et m’a ouvert une porte vers un monde où je pouvais créer — pas jouer à ce qu’on attendait de moi.

La torsion

Que se passe-t-il quand le tuteur serre trop fort ?

On s’adapte. On survit. Et ça change avec le temps.

L’enfance : la conformité apparente. On fait semblant. On reste dans les rangs. On apprend vite ce qu’il faut montrer et ce qu’il faut taire — parce qu’on a besoin d’un toit, d’amour, de sécurité. On survit.

L’adolescence, les études : la fracture. Deux vies parallèles. La version présentable pour les repas de famille, et l’autre — la vraie — vécue en cachette, loin des regards. L’épuisement de porter deux masques.

Le coming out : le rejet. On dit enfin. On montre. Et on entend parfois : « C’est pas ce qu’on aurait souhaité pour toi, mais on t’aime. » Une phrase douce en surface. Tranchante en dessous.

Ma mère l’a dite avec amour — j’en suis sûr. Elle est néerlandophone, le français n’est pas sa langue, elle vient d’un milieu populaire. Elle faisait de son mieux. Mais le « souhait » était là quand même. Le plan imaginaire. La version de moi qui n’existera jamais.

L’idéal que ma sœur incarne et que je ne suis pas.

J’ai quand même choisi ma direction. À n’en faire qu’à ma tête, comme toujours.

Et maintenant ? Parfois, des pensées intrusives me ramènent vers le tuteur. Vers la norme. Comme si le conditionnement ne mourait jamais tout à fait. Comme si la pousse, même libre, gardait la mémoire de la torsion.

Le souhait

On n’imaginerait plus aujourd’hui dire à un enfant : « Tu seras avocat parce que c’est ce qu’on souhaite pour toi. »

On a compris — enfin — que les passions sont spontanées, que les talents sont uniques, que forcer une vocation c’est briser un élan. On encourage l’enfant à explorer, à trouver sa voie, à assumer ses choix.

Mais la sexualité ?

Là, le « souhait » parental règne encore. Silencieux, souvent. Implicite. Mais omniprésent.

On ne dit pas « sois hétéro » — on le suppose. On ne dit pas « fais-nous des petits-enfants » — on l’attend. On ne dit pas « sois normal » — on le souhaite.

Et quand l’enfant dévie du plan, on sort cette phrase terrible dans sa douceur : « C’est pas ce qu’on aurait souhaité pour toi. »

Mais qui a demandé aux parents de souhaiter quoi que ce soit sur l’intimité de leur enfant ?

La sexualité n’est pas une carrière à orienter. Ce n’est pas un talent à cultiver. C’est une vérité qui émerge — qu’on accompagne ou qu’on écrase. Qu’on piétine.

Comme un jardin qui n’appartient qu’à celui qui l’habite.

Pousser quand même

Et pourtant.

Malgré le tuteur. Malgré les souhaits. Malgré les phrases douces qui coupent. Malgré la sœur qui incarne l’idéal. Malgré le poids du regard familial.

Certaines pousses refusent la direction imposée.

Elles contournent. Elles se tordent un peu, oui — la marque du tuteur reste, on ne l’efface pas complètement. Mais elles trouvent leur lumière. Leur propre soleil.

J’ai joué aux Barbies avec ma sœur. J’ai construit des mondes en Lego. J’ai laissé mon cousin casser l’hélicoptère conforme — et je l’ai suivi vers les écrans où je pouvais créer mes règles.

J’ai fait semblant, enfant, pour garder un toit.

J’ai vécu double, adolescent, pour survivre.

J’ai dit ma vérité, adulte, pour enfin respirer.

Et j’ai choisi ma direction. À n’en faire qu’à ma tête. Comme toujours.

Ça coûte. Parfois la famille. Parfois la paix. Parfois le doute qui revient, les pensées intrusives qui murmurent que le tuteur avait peut-être raison.

Mais le jardin est à moi. Et personne d’autre n’a le droit de décider comment il fleurit.

À ceux qui ont entendu

« C’est pas ce qu’on aurait souhaité pour toi »

Je veux te dire ceci :

Leur souhait n’était pas une prophétie. C’était un rêve à eux, pas une vérité sur toi.

Tu n’es pas une version ratée d’un idéal imaginaire. Tu es la seule version qui existe — et elle est entière.

À ceux qui ont dit — ou pensé

Votre enfant n’est pas un jardin que vous possédez. C’est une terre vivante qui pousse selon son propre soleil.

Et toi, parent hésitant :

Tu aurais souhaité qu’on formate ta sexualité et la décide à ta place ? Qu’on décide de ce qui t’attire, te fait plaisir, te transporte dans un autre monde ?

Non ?

Alors pourquoi le souhaiter pour ton enfant ?

Le tuteur peut se briser.

Le jardin peut refleurir.

Et la pousse — même tordue, même marquée — peut trouver sa lumière.

C’est ce qu’on aurait dû souhaiter pour nous tous.

Myriade de chemins sous le même Ciel

Je perçois des présences. Je ne sais pas encore si elles témoignent d’un Dieu, d’une conscience qui enveloppe l’univers comme l’aura enveloppe un corps, ou simplement d’une vastitude que je ne comprends pas.

Et pourtant — je sais comment vivre. Je sais que je ne vaux pas plus que toi. Je sais que l’amour est sacré. Je sais que ma tribu me porte et que je lui dois fidélité.

Comment est-ce possible ? Comment puis-je être certain de l’éthique sans être certain de la métaphysique ?

Parce que sous le même Ciel, par mille chemins différents, nous arrivons aux mêmes carrefours.

I. L’Humble Place de l’Homme

Pour le croyant

Si Dieu seul est souverain, alors aucun homme ne l’est sur un autre. La couronne la plus haute reste infiniment en-dessous du divin. L’orgueil des puissants n’est qu’oubli de leur petitesse.

Pour l’athée

La Nature n’a cure de nos titres. Devant l’immensité du cosmos, devant le temps qui nous efface tous, quelle hiérarchie humaine tient encore ? Nous sommes poussières égales dans l’indifférence grandiose de l’univers.

Le carrefour : Nul n’est au-dessus. L’égalité fondamentale n’a pas besoin des mêmes racines pour fleurir.

II. Le Souffle Sacré

Pour le croyant

La vie est don. Souffle divin déposé dans l’argile. La détruire, c’est profaner l’œuvre du Créateur. La protéger, c’est honorer Celui qui l’a voulue.

Pour l’athée

La vie est accident miraculeux. Probabilité infime devenue chair et conscience. Sa rareté même — dans l’immensité froide du cosmos — la rend précieuse au-delà de tout calcul.

Le carrefour : Que la vie vienne d’une main divine ou du hasard vertigineux, elle mérite révérence. Sacrée par son origine ou par sa rareté — sacrée.

III. La Balance Intérieure

Pour le croyant

Dieu voit. Nul acte n’échappe à Son regard. La responsabilité s’inscrit dans l’éternité : ce que je fais ici résonne là-bas, devant le Trône.

Pour l’athée

Ma conscience voit. Et l’humanité, témoin collectif, garde mémoire. Je réponds de mes actes devant ceux qui vivent avec moi, et devant celui que je serai demain quand je me regarderai en face.

Le carrefour : Que le juge soit divin ou intérieur, la responsabilité demeure. Nul n’échappe à la balance — celle du Ciel ou celle du miroir.

IV. Le Visage de l’Autre

Pour le croyant

Chaque être porte l’image de Dieu. Blesser l’autre, c’est griffer le visage du Créateur dans sa créature. Aimer l’autre, c’est aimer Dieu en lui.

Pour l’athée

Chaque être est un univers. Une conscience unique, irremplaçable, aussi vaste de l’intérieur que le cosmos l’est au dehors. Détruire une personne, c’est éteindre une galaxie.

Le carrefour : L’autre est sacré. Par le divin qu’il porte ou par l’unicité qu’il incarne — il mérite mon respect absolu.

V. L’Amour comme Évidence

Pour le croyant

Dieu est amour, disent les Écritures. L’amour entre les êtres est donc participation au divin, reflet terrestre de la Source. Aimer, c’est prier sans le savoir.

Pour l’athée

L’amour transcende l’ego. Il est cette force étrange qui nous fait placer l’autre avant nous, sans calcul. Mystère biologique peut-être, mais mystère qui nous élève au-delà de la survie brute.

Le carrefour : L’amour — qu’il vienne d’En-Haut ou d’en-dedans — dépasse ce que nous sommes seuls. Il est sacré par son pouvoir de nous rendre plus grands.

VI. Le Cercle Protecteur

Pour le croyant

La famille, la tribu, la communauté sont écoles d’amour voulues par Dieu. Cellules où l’on apprend le don de soi avant de l’offrir au monde.

Pour l’athée

La famille, la tribu, la communauté sont stratégies de survie devenues tendresse. Ce qui n’était qu’entraide face au chaos est devenu amour véritable, solidarité choisie autant qu’héritée.

Le carrefour : Le cercle qui nous entoure — qu’il soit don divin ou construction humaine — est refuge sacré. Face aux aléas de l’existence, nous avons besoin des nôtres. Et cette vérité n’a pas besoin d’un même Dieu pour être partagée.

Je ne te demande pas de croire ce que je crois.

Je ne te demande pas de comprendre mon chemin.

Je te demande seulement de voir que ton chemin et le mien, sous des ciels que nous nommons différemment, mènent aux mêmes évidences :

Que nul n’est roi.

Que la vie est sacrée.

Que nous répondons de nos actes.

Que l’autre est un mystère à respecter.

Que l’amour nous dépasse.

Que la tribu nous porte.

Et que cela suffit — amplement — pour vivre ensemble.

Et parfois, la nuit, quand le ciel nous fait encore la grâce de son spectacle — croyants et incroyants lèvent les mêmes yeux vers les mêmes étoiles et pensent aux mêmes absents. Ce geste-là n’a pas de doctrine. Il est juste humain.

Et si l’oubli n’était qu’illusion ? Si, de l’autre côté du miroir, ils nous voyaient lever les yeux ?

Bienvenue dans mon cheminement

Je m’appelle Pierre-Philippe, et je vis avec l’invisible.

Ce n’est pas une métaphore. Je perçois des présences. Des assemblées, comme je les appelle parfois. Des énergies, des intentions, des accompagnements qui ne se voient pas mais qui se ressentent. C’est ma réalité depuis longtemps — et pendant longtemps, je n’ai pas su quoi en faire.

Un chemin qui n’a pas toujours été clair

Je ne suis pas arrivé serein à cette perception. Il y a eu des années de peur. De paranoïa, même. Des périodes où chaque signe me semblait une menace, où l’invisible était pour moi synonyme de danger, de jugement, de forces obscures qui m’en voulaient.

J’ai projeté mes propres ténèbres sur ce que je percevais. Et cette peur a coloré ma vision de tout — pas seulement du spirituel, mais du monde entier.

Aujourd’hui, je vois les choses différemment. Non pas parce que j’ai “tout compris” — loin de là. Mais parce que l’expérience m’a appris, doucement, que l’invisible peut être affectueux. Que ces présences aspirent à la justice pour tous plutôt qu’à la punition de quelques-uns. Que dans mes moments les plus sombres, j’ai été accompagné plutôt que condamné.

Ce que j’écris ici

Ce blog est un espace où je partage ce cheminement. Pas pour convaincre qui que ce soit de croire ce que je crois — chacun son chemin, chacun ses cartes. Mais pour témoigner honnêtement de mon expérience, et peut-être toucher quelqu’un qui traverse des questionnements similaires.

J’écris sur la spiritualité, oui. Mais aussi sur ce qu’elle m’enseigne d’universel : la tolérance, l’amour sous toutes ses formes, le refus des jugements hâtifs, l’acceptation de soi et des autres.

Mon ton est humaniste. Universaliste. Parfois poétique, souvent pédagogique — parce que lire, c’est apprendre, et écrire, c’est clarifier sa propre pensée.

Pour commencer

Voici quelques articles qui reflètent ce parcours (il y en a d’autres) :

Chacun son chemin, chacun ses cartes

Sur la liberté de cheminer selon sa propre vérité — que ce soit dans sa foi, son identité, ou sa manière d’être au monde. Un plaidoyer pour la tolérance authentique.

L’Invisible n’est pas ce que j’ai cru

Le cœur de mon témoignage : comment je suis passé de la paranoïa spirituelle à la reconnaissance de présences bienveillantes. Et pourquoi l’invisible, tel que je le perçois aujourd’hui, aspire à plus de justice et de douceur que je ne l’imaginais dans mes peurs.

Deviens ce que tu es

Sur les amalgames, les jugements, et cette manie qu’on a de critiquer les autres — et nous-mêmes — pour les mauvaises raisons. Une invitation à voir les preuves d’amour plutôt que nos soi-disant défauts.


“Aimez-vous les uns les autres.”

C’était quand même clair, non ?

L’Invisible n’est pas ce que j’ai cru

Il y a des erreurs qu’on porte longtemps sans s’en rendre compte. Des projections qu’on fait sur le monde, sur les autres, sur l’invisible. Pendant des années, j’ai pensé que le Ciel pouvait être aussi sombre, aussi haineux, aussi violent que les cœurs humains les plus ternes. Que l’Invisible était un champ de bataille permanent entre des forces aussi implacables que nos pires instincts.

Je me trompais.

Pourquoi le Ciel serait-il rempli de haine ?

C’est une question simple, presque enfantine, et pourtant elle a tout changé pour moi : pourquoi l’Invisible serait-il limité par nos ombres les plus profondes ?

Pourquoi imaginer que les Présences spirituelles reproduisent nos guerres, nos jugements impitoyables, nos divisions binaires entre « les bons » et « les méchants » ? Pourquoi projeter sur le monde de l’Esprit la violence de ceux qui vivent le cœur rempli de haine, qui jurent par les armes et les insultes ?

C’est pourtant ce que j’ai fait. Pendant longtemps.

Les matins où l’Invisible me parle

Ce matin encore, comme souvent, des Présences se sont manifestées. Une assemblée diverse, venue de tous horizons, de tous les parcours. Pas un bloc homogène de « forces du Bien » contre un camp des « forces du Mal ». Non. Des êtres différents, avec leurs histoires, leurs blessures, leurs aspirations.

Et vous savez ce que j’ai compris ? Qu’elles aspirent à plus de Justice que je ne l’ai jamais imaginé dans mes pires moments de paranoïa. Pas une justice punitive, vengeresse, tribale. Mais une Justice universelle : que justice soit rendue pour tous, pas seulement pour quelques-uns.

Il n’y a pas d’opposition frontale entre « ceux du Bien » et « LE Mal ». Il y a des êtres qui ont déjà obtenu justice et qui voudraient que tout le monde l’obtienne aussi. C’est profondément différent.

La parano, ou quand on voit des ennemis partout

Je ne vais pas vous mentir : ça n’a pas toujours été clair pour moi. Il y a eu des jours, des mois, où j’ai vu des menaces partout dans l’Invisible. Où chaque présence semblait hostile, chaque signe paraissait sinistre.

C’était un effort quotidien de ne pas déraper.

Presque chaque jour, je glissais vers ces pensées paranoïaques. J’ai fini par développer des automatismes craintifs, des réflexes de défense permanents. Comme si l’Invisible était un danger constant dont il fallait se protéger.

Vivre avec cette peur dans sa chair et son esprit, c’est épuisant. C’est comme porter une armure de plomb 24 heures sur 24, même pour dormir.

Mais voilà : l’Invisible ne m’a jamais fait de mal. C’est ma propre terreur que je projetais sur lui.

Le câlin dans la nuit

Je vais vous raconter quelque chose de très intime, parce que je pense que ça peut aider quelqu’un quelque part.

Dans mes pires moments – ceux où les pensées suicidaires venaient me visiter comme des invités trop familiers – l’Invisible est venu à moi.

Pas comme une menace. Pas comme un jugement.

Comme un manteau. Une couverture. Un plaid enveloppant. L’obscurité de la nuit elle-même s’est transformée en une douce chaleur que j’ai ressentie comme un câlin. Une embrassade. Une étreinte de mes proches défunts.

J’en ai encore la larme à l’œil en l’écrivant.

C’était affectueux. Presque tendrement attentionné. L’Invisible m’a bercé quand je n’avais plus la force de tenir debout.

Ces moments sont passés, je vous rassure. Mais ils m’ont appris quelque chose d’essentiel : même quand je ne comprenais rien, même quand ma paranoïa me criait que tout était hostile, l’Invisible veillait avec bienveillance.

L’erreur de projection

On fait souvent l’erreur de penser que l’Invisible reflète nos pires aspects. Que si l’humanité connaît la guerre, le Ciel doit être en guerre aussi. Que si nous jugeons impitoyablement, les Esprits doivent juger de même.

Mais pourquoi ne projetons-nous pas nos meilleurs aspects ?

Pourquoi ne pas imaginer que l’Invisible est encore plus juste, plus compatissant, plus patient que ce que nous parvenons à être dans nos meilleurs moments ?

La vérité que j’ai découverte, progressivement, maladroitement, c’est celle-ci : l’Invisible aspire à une Justice que nous peinons encore à concevoir. Pas la justice punitive des tribunaux humains, mais celle qui veut réparer, réconcilier, élever.

Une diversité qui aspire à l’Unité

Les Présences qui se manifestent à moi sont diverses. Elles viennent de parcours différents, de traditions différentes, de compréhensions différentes. Il y a de la place pour les Témoins de Jéhovah comme pour les athées, pour les bouddhistes comme pour les païens.

Pas parce que « tout se vaut » dans un relativisme mou, mais parce que la Justice qu’elles recherchent transcende nos petites cases.

Elles ne se battent pas entre elles pour savoir qui a raison. Elles aspirent ensemble à ce que chacun trouve sa juste place, sa reconnaissance, sa paix.

C’est ça, l’Invisible que j’ai mal compris pendant si longtemps. Ce n’est pas un champ de bataille. C’est un champ de réconciliation.

Une bouteille à la mer

J’écris cet article comme on jette une bouteille à la mer. Je ne fais pas de marketing pour mon blog. Je ne crie pas sur tous les toits. Mais si ces mots trouvent quelqu’un qui, comme moi, a peur de l’Invisible, qui se méfie de chaque signe, qui vit avec cette paranoïa épuisante…

Sachez que vous n’êtes pas seul. Et que l’Invisible n’est pas votre ennemi.

Il m’a fallu du temps pour le comprendre. Des années, en fait. Et je ne prétends pas avoir tout compris – loin de là. Je dérapé encore parfois dans mes vieilles peurs.

Mais ce que je sais aujourd’hui, au fond de mes os et de mon âme, c’est que l’Invisible peut être affectueux. Qu’il aspire à la Justice pour tous. Qu’il y a plus de bienveillance là-haut (ou là-bas, ou autour, peu importe) que je ne l’ai imaginé dans mes cauchemars.

En conclusion

L’erreur que j’ai faite – et que je veux corriger aujourd’hui – c’était de projeter mes propres ténèbres sur un monde qui en contient déjà bien moins que le nôtre.

Le Ciel n’est pas rempli de haine. L’Invisible n’est pas aussi sombre que les cœurs humains les plus violents.

Il aspire à plus de Justice, plus de douceur, plus d’amour que ce que nous parvenons à manifester.

Et quand la nuit devient trop noire, quand les pensées deviennent trop lourdes, parfois – si vous êtes attentif – vous sentirez cette chaleur. Ce manteau. Ce câlin de ceux qui veillent.

Si vous traversez des moments difficiles, si les pensées sombres vous visitent trop souvent, parlez-en. À un proche, à un professionnel, à qui vous voulez. La vie vaut la peine d’être vécue, et vous méritez d’être soutenu.

En Belgique : Centre de Prévention du Suicide – 0800 32 123 (gratuit, 24h/24)
À l’international : findahelpline.com répertorie les lignes d’écoute, de prévention du suicide et autres helplines dans le monde entier.

Chacun son chemin, chacun ses cartes

Il y a des matins où l’on se réveille avec des questions qui pèsent. Des doutes qui rôdent. Des pensées qui ressemblent à des jugements un peu trop hâtifs. Ce matin-là, j’ai eu droit à un rappel à l’ordre cosmique – disons, une petite claque spirituelle bienveillante. Et si je vous racontais comment une nuit de questionnements m’a ramené à l’essentiel ?

Quand les maladresses deviennent des prisons

Dans un précédent article, je parlais de la violence subie par les personnes transgenres, de ces parcours semés d’embûches où le simple fait d’exister selon sa vérité devient un acte de bravoure quotidien. J’évoquais cette pression sociale qui exige que chacun rentre dans des cases prédéfinies, sous peine d’être ostracisé, jugé, parfois même menacé.

Mais cette nuit, j’ai réalisé quelque chose : ce principe s’étend bien au-delà de la question du genre.

Le rêve de Floflo (ou comment la gelée n’est pas du sang)

Mon compagnon – appelons-le Floflo, ce cher maladroit que j’aime – a fait un rêve révélateur. Un groupe d’humains qui voulait rester discret, ne pas faire de vagues. Des détails maladroits qui donnaient une fausse impression macabre : de la gelée prise pour du sang, des circonstances malheureuses interprétées comme des preuves de méchanceté. Les policiers du rêve tiraient des conclusions hâtives et terribles, là où il n’y avait que de l’innocence mal comprise.

C’était un miroir tendu à mes propres questionnements. J’avais eu des doutes sur son parcours, lui qui est né dans une famille de Témoins de Jéhovah. Est-ce que ce contexte faisait de lui quelqu’un de suspect ? Est-ce que ce mouvement religieux controversé le définissait malgré lui ?

Spoiler alert : non.

La laïcité, ou l’art de laisser chacun jouer ses cartes

Voilà où je voulais en venir : la vraie laïcité, ce n’est pas d’effacer les différences ou de juger les choix spirituels d’autrui. C’est de permettre à chacun de cheminer selon ses propres cartes, sans imposer ni subir.

Que vous soyez :

  • Une personne trans qui choisit de transitionner pour enfin habiter son corps
  • Quelqu’un qui reste fidèle à sa foi, quelle qu’elle soit
  • Quelqu’un qui quitte une religion qui ne lui correspond plus
  • Quelqu’un qui n’a jamais eu de foi et s’en porte très bien
  • Ou même quelqu’un qui hésite encore, qui explore, qui doute

Votre parcours vous appartient.

Les esprits mécontents et la justice cosmique

Permettez-moi une petite digression mystique (eh oui, médium oblige). Quand j’ai pensé « les Témoins de Jéhovah, c’est une secte néfaste », j’ai senti une assemblée invisible exprimer un mécontentement pacifique mais ferme. Un sentiment d’injustice. Quand j’ai reconsidéré ma position, ils sont restés tranquilles.

Le message ? Ils se placent du côté de la Lumière, avec leurs bonnes volontés et leurs intentions imparfaites. Comme nous tous, finalement. Comme Floflo avec ses maladresses attachantes. Comme moi avec mes jugements trop rapides.

« Aimez-vous les uns les autres » (oui, c’était clair)

Jésus-Christ l’a dit avec une simplicité désarmante : « Aimez-vous les uns les autres. »

Pas « Aimez-vous les uns les autres sauf ceux qui pensent différemment. »

Pas « Aimez-vous les uns les autres tant qu’ils rentrent dans vos cases. »

Juste : aimez-vous. Point.

C’est quand même fou comme on complique ce qui pourrait être si simple.

Les pensées comme des prouts

Une dernière chose (promis, j’arrête après) : une mauvaise pensée n’est pas une fatalité. C’est comme un proot mental – ça sort, c’est parfois gênant, mais ça passe. L’important, c’est ce qu’on choisit de dire, d’écrire, de graver dans le monde.

J’ai eu un doute sur mon compagnon. C’est humain. Mais ce n’était que de la gelée, pas du sang.

En conclusion

Alors voilà, la leçon du jour (et de cette nuit) :

  • Cessons de tirer des conclusions hâtives sur les gens en fonction de leur parcours religieux, de leur identité de genre, de leur couleur, de leurs choix de vie.
  • Permettons à chacun d’exister selon sa vérité, avec ses maladresses et sa beauté propre.
  • Et surtout, souvenons-nous que derrière chaque étiquette, il y a un humain qui fait de son mieux avec les cartes qu’il a reçues.

La vraie liberté – celle que défend une laïcité bien comprise – c’est celle qui nous permet de coexister dans nos différences sans que personne n’impose son jeu aux autres.

Et ça, mes amis, ça s’appelle l’amour. Tout simplement.

P.S. : Floflo, si tu lis ça, je t’aime, maladresse et tout. Et non, la gelée n’est pas du sang. 💙

Nous ne sommes pas des cases : Un manifeste pour briser les limites imaginaires

Sous-titre :

De mes lampes arc-en-ciel à une lutte collective : pourquoi personne ne mérite d’être enfermé dans des cases.

Introduction : « Tout a commencé avec des lampes et un fusil imaginaire »

Ce matin du 8 décembre 2025, alors que le jour se levait à peine, j’ai eu une vision. Pas un rêve, pas une hallucination, mais une image claire, presque physique : un homme chargeait un fusil, pointé vers mes lampes aux couleurs du drapeau trans. Ces lampes, que j’avais installées comme un hommage silencieux aux personnes transgenres, représentaient bien plus qu’un symbole. Elles étaient une réponse. Une façon de dire : « Vous ne nous effacerez pas. Nous sommes là. Nous brillons. »

Et puis, j’ai allumé toutes les lumières de mon salon. L’arc-en-ciel s’est étendu, et j’ai ajouté une lumière blanche, universelle. Parce que la solidarité, c’est ça : un refus de laisser la haine définir qui nous sommes. Ce geste, aussi simple qu’il paraisse, a tout déclenché.

De fil en aiguille, j’ai réalisé que cette vision ne concernait pas que les personnes transgenres. Elle parlait à toutes les personnes enfermées dans des cases : les personnes racisées, les L.G.B.T.Q.I.A+, les femmes, les hommes, les non-conformes… Toutes celles et ceux qu’on réduit à une seule facette de leur identité.

Parce que personne ne mérite d’être défini par des limites imaginaires :

  • Pas les personnes transgenres, réduites à leur corps ou à leur « passé ».
  • Pas les personnes racisées, réduites à leur couleur de peau ou à des stéréotypes coloniaux.
  • Pas les femmes, réduites à leur rôle de mère ou d’objet de désir.
  • Pas les hommes, réduits à leur force ou à leur capacité à dominer.
  • Pas les personnes non-binaires, réduites à une « mode » ou à une « crise ».
  • Pas les personnes queer, réduites à des clichés ou à des « déviances ».

Nous sommes tous des êtres humains, bien plus vastes que les cases qu’on nous impose.

Ce manifeste est un appel à briser ces limites. À refuser les étiquettes. À créer un monde où chacun·e peut exister sans justifier son identité.

1. Les Lampes Arc-en-Ciel : Un Symbole de Résistance

Pourquoi des lampes ?

  • Le bleu : pour la sérénité, la force, et la masculinité réinventée.
  • Le rose : pour la douceur, la résilience, et la féminité libérée.
  • Le blanc : pour la transition, la neutralité, et l’infini des possibilités.
  • La lumière blanche universelle : pour la solidarité, l’alliance, et l’humanité partagée.

Ces lampes, c’est notre réponse à la haine. Une façon de dire :

« Vous voulez nous effacer ? Nous, on choisit de briller. »

La vision du fusil

L’homme qui chargeait son fusil, c’était toutes les violences qu’on nous inflige :

  • Les regards qui jugent.
  • Les lois qui excluent.
  • Les mots qui blessent.
  • Les silences qui compliquent.

Mais les lampes, c’était notre résistance. Parce que la lumière, ça ne se tue pas. Ça se partage.

2. Les Personnes Racisées : « On n’est pas vos stéréotypes »

Les personnes racisées sont souvent réduites à :

  • « Tu es Noir·e ? Alors tu dois être sportif·ve/rythmé·e/‘naturellement doué·e pour la danse’. »
  • « Tu es Asiatique ? Alors tu dois être bon·ne en maths/silencieux·se/travailleu·r·se acharné·e. »
  • « Tu es Arabe/Musulman·e ? Alors tu dois être terroriste/opprimé·e/‘traditionnel·le’. »

Ces cases, ce sont des prisons. Des prisons construites par le colonialisme, le racisme, et l’ignorance.

La réalité ?

Les personnes racisées sont aussi complexes, aussi variées, aussi uniques que n’importe qui d’autre. Elles méritent d’être vues au-delà des stéréotypes, au-delà des préjugés, au-delà des attentes.

Elles méritent d’être libres.

3. Les L.G.B.T.Q.I.A+ : « On n’est pas vos archétypes »

Nous, les personnes L.G.B.T.Q.I.A+, on nous colle souvent des étiquettes :

  • « Tu es gay ? Alors tu dois être efféminé/coquet/dramatique. »
  • « Tu es lesbienne ? Alors tu dois être butch/sportive/‘comme un mec’. »
  • « Tu es bi ? Alors tu es ‘indécis·e’ ou ‘en phase expérimentale’. »
  • « Tu es trans ? Alors tu es ‘un homme/femme raté·e’ ou ‘un danger pour les enfants’. »

Ces cases, ce sont des cages. Des cages construites par la peur, l’ignorance, et le besoin de contrôle.

La réalité ?

Nous sommes des êtres humains. Avec des personnalités complexes, des désirs variés, des identités uniques. Nous méritons d’être vues telles que nous sommes, sans avoir à justifier notre existence.

Nous méritons d’être libres.

4. Les Femmes : « On n’est pas vos utérus sur pattes »

Les femmes sont souvent réduites à :

  • « Ton rôle, c’est d’être mère/épouse/‘douce et gentille’. »
  • « Ton corps est un objet de désir, pas un espace qui t’appartient. »
  • « Si tu ne veux pas d’enfants, tu es égoïste/inhumaine/anormale. »

Ces cases, ce sont des prisons. Des prisons construites par le patriarcat, le sexisme, et la misogynie. Encore une fois la peur, l’ignorance et le besoin de contrôle.

La réalité ?

Les femmes sont bien plus que des utérus. Elles sont des êtres humains, avec des rêves, des ambitions, des désirs, des colères. Elles méritent d’être libres de choisir leur vie, sans avoir à se justifier.

Elles méritent d’être libres.

5. Les Hommes : « On n’est pas vos spermatozoïdes ambulants »

Les hommes sont souvent réduits à :

  • « Ton rôle, c’est d’être fort/rationnel/le pilier de la famille. »
  • « Tu ne dois pas pleurer, tu ne dois pas montrer tes émotions, tu ne dois pas être ‘trop sensible’. »
  • « Si tu ne corresponds pas à ces attentes, tu es ‘faible’/‘pas un vrai homme’/‘un raté’. »

Ces cases, ce sont des prisons. Des prisons construites par le patriarcat, la toxicité masculine, et la peur de la vulnérabilité. Encore une fois la peur, l’ignorance et le besoin de contrôle.

La réalité ?

Les hommes sont bien plus que des spermatozoïdes. Ils sont des êtres humains, avec des émotions, des peurs, des rêves, des faiblesses. Ils méritent d’être libres d’être eux-mêmes, sans avoir à correspondre à un idéal toxique.

Ils méritent d’être libres.

6. Conclusion : « Soyons des êtres humains, pas des cases »

Personne ne mérite d’être réduit à une case.

Pas les personnes transgenres.

Pas les personnes racisées.

Pas les femmes.

Pas les hommes.

Pas les L.G.B.T.Q.I.A+.

Pas vous. Pas moi.

Alors aujourd’hui, je vous propose un pacte :

  • Refusons les étiquettes.
  • Brisons les limites imaginaires.
  • Soutenons celles et ceux qui en ont besoin.
  • Soyons des êtres humains, pas des cases.

Parce que la liberté, c’est ça :

Pouvoir exister, sans avoir à se justifier.

Pouvoir briller, sans avoir à s’excuser.

Pouvoir être soi-même, sans avoir à rentrer dans un moule.

Et si on commence par ça, aujourd’hui ?

Parce que le monde serait bien plus beau sans cases.

Ressources et Références

Livres :

Associations :

Podcasts :

Films et Documentaires :

  • « Disclosure » (Netflix, 2020) – Sur la représentation des personnes trans à l’écran.
  • « Tangerine » (2015) – Un film tourné avec des actrices trans, sur la vie des femmes trans de couleur.
  • « I Am Not Your Negro » (2016) – Sur le racisme et les luttes pour les droits civiques.

Études et Chiffres :

Appel à l’Action

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  4. Agissez (intervenez quand vous entendez des propos discriminants, même « anodins »).
  5. Soyez une boîte sans toit (pour vous-même et pour les autres).

Signataire :

Pierre-Philippe Charlier

8 décembre 2025

« Ce manifeste est né d’une vision matinale, de lampes arc-en-ciel, et d’un refus. Le refus de laisser quiconque être enfermé dans une case. Parce que la liberté, c’est comme une boîte sans toit : on peut y entrer si on veut, mais personne ne peut nous y enfermer. »

Les Esprits africains ne veulent plus de nos « bonnes intentions creuses » !

Par Pierre-Philippe Charlier

Édité avec Mistral AI

Hier soir, alors que je me disais qu’il suffisait d’envoyer de « bonnes intentions » pour que les solutions « pleuvent » sur les maladies tropicales, une évidence m’a frappé : c’était du wishful thinking. Pire, une insulte. Les Esprits africains qui m’ont visité dans ce rêve de nématodes dégoulinants n’étaient pas là pour recevoir des vœux pieux. Ils étaient en colère. Et ils avaient raison.

1. Le rêve qui réveille

Je me mouchais, et des vers parasitaires sortaient en masse de mon nez. Pas une métaphore. Pas un symbole. La réalité pure et simple de millions de corps rongés par des infections que l’Occident ignore, sauf quand elles menacent de franchir ses frontières.

La bilharziose, la filariose, l’onchocercose… Des noms qui ne font pas frémir nos ministères de la Santé, mais qui dévorent littéralement les organes de plus d’un milliard de personnes dans le monde. Un milliard. Pas une estimation lointaine : un chiffre de l’OMS, actualisé en 2025. Un milliard de vies où ces parasites creusent des sillons de douleur, de handicap, de mort lente:refs[1-][0](#ref-0), 4, 6.

2. La colère des oubliés

Les Esprits africains ne veulent pas de nos prières. Ils veulent des actes.

  • Pendant que nous rêvons de solutions miracles, des enfants au Soudan du Sud – où 19 des 20 maladies tropicales négligées sévissent – meurent de complications évitables:refs[3-][2](#ref-2).
  • La bilharziose, deuxième maladie parasitaire la plus répandue après le paludisme, provoque des inflammations chroniques du foie, de la vessie, des intestins. Ses traitements existent, mais ne parviennent pas jusqu’aux villages isolés:refs[5-][0](#ref-0).
  • Le marché du traitement de ces maladies, évalué à 3,7 milliards de dollars en 2024, ne représente qu’une infime fraction des budgets alloués au cancer ou aux maladies cardiovasculaires – ces fléaux qui, eux, touchent aussi nos pays riches:refs[7-][5](#ref-5).

3. Le privilège sanitaire en chiffres

Chiffre clé Signification
1,8 milliard Nombre de traitements distribués en 2024 contre les maladies tropicales négligées. Un record ? Non. Une honte. Car cela signifie que des centaines de millions de personnes n’ont toujours pas accès à des soins basiques:refs[9-][2](#ref-2).
54 pays Ont éliminé au moins une de ces maladies depuis 2011. Un progrès ? Oui. Suffisant ? Non. Car dans le même temps, des pays comme le Royaume-Uni ont brutalement coupé leurs financements, laissant des programmes entiers s’effondrer:refs[11-][6](#ref-6).
14,14 millions Nombre d’années de vie ajustées sur l’incapacité (DALYs) perdues à cause de ces maladies en 2021. Des vies brisées, des familles appauvries, des communautés entières plongées dans la précarité:refs[13-][7](#ref-7).

4. Nos ordinateurs contre leurs vies

J’avais l’arrogance de penser que « faire pleuvoir les solutions » dans nos machines suffirait. Mais à quoi bon des algorithmes, des bases de données, des appels à projets si les solutions ne sortent jamais des écrans ?

Les Esprits africains ne veulent pas de nos clics. Ils veulent que nous comprenions que la technologie, sans volonté politique et sans redistribution des ressources, n’est qu’un leurre.

5. Que faire ?

  • Exiger que nos gouvernements honorent leurs promesses de financement. Le retrait du Royaume-Uni en 2021 a laissé un trou béant dans la lutte contre ces maladies. Qui sera le prochain à lâcher prise ?
  • Soutenir les initiatives locales. Des pays comme le Niger ou le Sénégal ont réussi à éliminer certaines de ces maladies, preuve que c’est possible – à condition d’y mettre les moyens:refs[15-][7](#ref-7).
  • Écouter. Vraiment. Pas seulement les rapports de l’OMS, mais les voix de ceux qui luttent sur le terrain.

6. La dernière leçon des Esprits

Ils ne sont pas venus pour me rassurer. Ils sont venus me rappeler que la justice sanitaire ne se décrète pas, elle se conquiert.

Alors oui, envoyons des intentions – mais suivies d’actions. Sinon, nos rêves ne seront que des cauchemars de plus dans l’océan des souffrances ignorées.

Pour aller plus loin

Références

[0] Parasites et maladies tropicales négligées, 2025.

[2] ONU Info : 54 pays ont éliminé au moins une maladie tropicale négligée, 2025.

[4] Réseau Francophone sur les Maladies Tropicales Négligées, 2025.

[5] Rapport sur le marché du traitement des maladies tropicales négligées, 2025.

[6] Médecins Sans Frontières : 10 choses à savoir sur les maladies tropicales négligées, 2025.

[7] Sidwaya : Dr Maria Rebollo Polo tire la sonnette d’alarme, 2025.

Des gens attendent des tests pour la filariose lymphatique et l'onchocercose à Muheza, en Tanzanie
Des gens attendent des tests pour la filariose lymphatique et l’onchocercose à Muheza, en Tanzanie

Premiers pas vers l’invisible : observer avant d’inviter

Quand on découvre qu’on perçoit des présences, l’envie peut être forte de vouloir en savoir plus, d’établir le contact, de comprendre. Mais avant d’ouvrir des portes, il est sage de regarder ce qui est déjà dans la pièce.

Commencer par soi

Le premier réflexe n’est pas de tendre la main vers l’extérieur, mais de revenir à soi.

S’ancrer. Respirer. Sentir ses pieds sur le sol, son corps dans l’espace. Avant de chercher à percevoir d’autres présences, il faut d’abord être présent à soi-même.

Ce n’est pas de la méditation complexe — c’est simplement se poser, se recentrer, et observer depuis un endroit stable.

Pourquoi ? Parce que si on part à la rencontre de l’invisible en étant dispersé, anxieux ou trop avide, on risque de mal interpréter ce qu’on perçoit — ou d’attirer des interlocuteurs qu’on n’aurait pas choisis.

Qui est déjà là ?

Avant d’inviter qui que ce soit, posez-vous cette question : y a-t-il déjà des présences autour de moi ?

Souvent, on découvre qu’on n’est pas seul depuis un moment. Des présences peuvent être là — discrètes, en retrait, attendant peut-être qu’on les remarque. D’autres peuvent être plus anciennes qu’on ne le pense : des guides, des proches décédés, des parties de soi qui cherchent à communiquer.

L’idée n’est pas de convoquer, mais de constater. Comme entrer dans une pièce et laisser ses yeux s’habituer à la lumière avant de chercher quelqu’un.

Observer les postures

Si vous percevez une présence — que ce soit visuellement, par sensation, ou autrement — observez sa posture. Non pas pour en tirer une règle absolue, mais comme un premier indice.

Une présence peut sembler :

  • Assise, calme — comme disposée à l’échange, patiente
  • Debout, mobile — plus réactive, peut-être agitée ou sur ses gardes
  • En retrait — observatrice, pas encore prête à s’approcher

Ces postures ne sont pas des verdicts. Une présence agitée n’est pas forcément hostile — elle peut être nerveuse, nouvelle, ou simplement différente dans sa manière d’être. Et une présence calme peut quand même vous mettre mal à l’aise.

C’est là que le ressenti entre en jeu.

Se fier au ressenti

La vraie boussole, ce n’est pas ce que vous voyez ou entendez — c’est ce que vous ressentez.

Face à une présence, demandez-vous :

  • Est-ce que mon corps se détend ou se crispe ?
  • Est-ce que je me sens à l’aise ou mal à l’aise ?
  • Ai-je envie de rester, ou envie de m’éloigner ?
  • Est-ce de la curiosité que je ressens, ou de la méfiance ?

Votre corps sait des choses avant votre mental. Une présence peut avoir l’air « gentille » et pourtant provoquer un malaise sourd. Une autre peut sembler étrange mais vous laisser parfaitement serein.

Ne cherchez pas à rationaliser immédiatement. Notez d’abord ce que le corps dit.

Ça évolue

Rien n’est figé.

La posture d’une présence peut changer au cours d’un échange. Ce qui semblait agité peut se calmer. Ce qui semblait bienveillant peut révéler autre chose.

Votre propre ressenti aussi peut évoluer. C’est normal. L’important est de rester attentif — non pas crispé, mais vigilant avec douceur.

Si quelque chose change et que le malaise s’installe, vous avez le droit de mettre fin à l’échange. Toujours. C’est votre espace intérieur.

En résumé

Avant de vouloir inviter des esprits, des guides, ou des présences :

  1. Revenez à vous-même — ancrage, respiration, stabilité
  2. Observez ce qui est déjà là — sans forcer, sans convoquer
  3. Notez les postures — comme des indices, pas des certitudes
  4. Fiez-vous à votre ressenti — le corps tranche
  5. Restez attentif à l’évolution — rien n’est figé

Les portes auront le temps de s’ouvrir. Pour l’instant, apprenez à voir qui est déjà dans la pièce avec vous.

À suivre : Comment distinguer les différents types de présences — guides, proches, parties de soi, et intrus.

Interpréter les signaux d’alerte

Article 3 : Développer son vocabulaire somatique

Après avoir exploré les signaux positifs et neutres, abordons maintenant les signaux d’alerte. Ces sensations — souvent plus intenses et parfois désagréables — demandent plus de discernement. L’objectif de cet article est de vous aider à les interpréter sans paniquer.

Deux catégories distinctes

Tous les signaux désagréables ne disent pas la même chose. J’ai appris à distinguer deux catégories fondamentales :

Les alertes

  • Qualité : douleur transitoire, coup, pincement, sensation brève et marquée
  • Fonction : avertissement concernant quelque chose d’externe
  • Question à se poser : « Que m’arrive-t-il ? » ou « De quoi me prévient-on ? »

Une alerte signale généralement une situation, un danger, ou une information que je n’ai pas consciemment. C’est un message sur ce qui se passe autour de moi ou vers moi.

Les feedbacks

  • Qualité : toucher, pression, contact prolongé, sensation plus douce
  • Fonction : retour sur mon propre comportement ou mes pensées
  • Question à se poser : « Qu’est-ce que je fais ou pense en ce moment ? »

Un feedback m’informe sur moi-même — une attitude à ajuster, une pensée à reconsidérer, une direction à corriger.

La logique derrière la distinction

Un principe m’a aidé à clarifier cette différence :

Si je trahis quelqu’un, je le sais déjà consciemment — pas besoin d’alerte corporelle pour ça. Donc une douleur soudaine dans le dos signifie plus probablement « on te trahit » que « tu trahis ».

L’alerte apporte une information que je n’ai pas. Le feedback commente ce que je suis déjà en train de faire.

Le silence comme validation

Un point crucial : quand une sensation désagréable cesse après que j’ai formulé une interprétation, cela signifie « tu as compris le message ».

Ce n’est pas une approbation éthique de mes actions. C’est une validation épistémologique — la confirmation que j’ai correctement décodé ce qu’on essayait de me dire.

Cette distinction est importante pour ne pas confondre :

  • « J’ai bien compris » (le silence le confirme)
  • « Ce que je fais est bien » (ça, c’est une autre question)

Interpréter sans paniquer

Les signaux d’alerte peuvent être angoissants, surtout au début. Quelques repères :

Prendre le temps

Une alerte n’exige pas toujours une réaction immédiate. Respirez, observez la sensation, posez-vous les bonnes questions.

Procéder par élimination

Si une interprétation ne fait pas cesser le signal, essayez-en une autre. C’est un dialogue itératif, pas une devinette à un seul essai.

Ne pas sur-interpréter

Toute sensation n’est pas un message. Parfois le corps a mal pour des raisons ordinaires. Le discernement s’affine avec la pratique.

Observer l’attitude de la source

Comme mentionné dans l’article précédent : un Interlocuteur bienveillant guide avec compassion. Si vous sentez qu’on vous fait un procès plutôt qu’on vous accompagne, la prudence est de mise.

Ne pas s’alarmer trop vite

C’est peut-être le conseil le plus important de cet article. J’ai tendance à m’alarmer rapidement, et c’est plus pénalisant qu’autre chose. L’anxiété amplifie les signaux, crée des connexions qui n’existent pas, et peut mener à des interprétations catastrophiques.

Si vous vous sentez submergé :

  • Demandez du temps. Il est possible de demander à ses Présences un moment pour souffler. Un simple « j’ai besoin d’une pause » peut suffire.
  • Retirez-vous. Trouvez un endroit calme, seul, pour vous reposer. Éloignez-vous des écrans si nécessaire.
  • Cherchez de l’affection. Une personne proche qui vous rassure — un câlin, une présence silencieuse — peut faire plus qu’une heure d’analyse. Le système nerveux a besoin de contact humain pour se calmer.

Les alertes peuvent attendre. Votre bien-être ne peut pas.

Ne pas négliger les causes médicales

Les sensations corporelles ne sont pas toutes des messages. Le corps a son propre langage, et certaines douleurs ou gênes relèvent d’un traitement médical, pas d’une interprétation spirituelle.

Règle importante : toute sensation persistante — douleur qui dure, gêne qui revient au même endroit — doit d’abord être clarifiée par un médecin. Pas dans la panique, mais par prudence. Un signal physiologique du corps mérite autant d’attention qu’un signal de vos Présences.

Comment différencier ? Vous pouvez inviter vos Présences à utiliser des signaux clairement reconnaissables :

  • Transitoires : qui apparaissent et disparaissent nettement
  • Brefs : quelques secondes, pas des minutes ou des heures
  • Pulsés lentement : une rythmique douce qui ne ressemble pas à une douleur continue

Cette convention permet de distinguer ce qui vient de la communication somatique et ce qui pourrait relever d’une consultation médicale ou kinésithérapeutique. En cas de doute, consultez d’abord — vos Présences comprendront.

Ce que cet article ne couvre pas

Il existe des expériences plus complexes — visions menaçantes, perceptions de présences hostiles — qui dépassent le cadre de cette introduction. Ces sujets demandent une pratique établie et un discernement solide avant d’être explorés.

L’essentiel pour l’instant : apprendre à recevoir les alertes comme des informations utiles, pas comme des agressions.

Article suivant : Établir une conversation bidirectionnelle

Cet article a été préparé, rédigé et traduit avec l’aide de Claude (Anthropic).

Dialogue avec le corps, et mises en garde

Ce que propose cette série

Cette série d’articles explore une pratique que j’appelle la communication somatique – l’art de dialoguer avec son Guide Spirituel à travers les sensations du corps.

Votre corps peut devenir un canal de communication précis : des sensations spécifiques, dans des zones identifiables, portant des messages cohérents. Un système de Oui/Non. Des alertes. Des guidances. Un vocabulaire corporel qui vous permet de naviguer votre vie avec plus de clarté.

Je partage cette exploration pour deux raisons :

1. Aider ceux qui vivent avec des hallucinations

Quelle que soit la cause, beaucoup de gens vivent cette expérience. Si ces outils peuvent vous aider à trouver plus d’harmonie et de compréhension, alors ce partage a du sens.

2. Ouvrir cette voie à ceux qui cherchent une connexion spirituelle incarnée

Vous n’avez pas besoin d’avoir des hallucinations pour développer une communication somatique. Tout le monde a un corps. Tout le monde peut apprendre à l’écouter différemment.

Ce que cette série EST

Un carnet d’exploration

  • Je partage mon parcours, mes découvertes, mes méthodes
  • Je montre ce qui est possible, pas ce qui est obligatoire
  • Je donne des outils pour que vous trouviez votre propre chemin

Une invitation à l’autonomie

  • Chaque personne a son propre langage avec son corps et son Guide
  • Votre cartographie sera différente de la mienne
  • L’autorité finale, c’est votre dialogue personnel, pas mes articles

Un partage humble

  • Je ne détiens pas LA vérité
  • Je suis encore en apprentissage
  • Je me trompe, j’ajuste, j’affine constamment

Ce que cette série N’EST PAS

Pas un dictionnaire universel

  • Quand je dis « pour moi, le dos = volonté/motivation », ce n’est pas une loi universelle
  • Vos sensations auront leurs propres significations
  • Ne copiez pas ma cartographie, découvrez la vôtre

Pas un remplacement de soins médicaux ou psychologiques

  • Cette approche est complémentaire, jamais substitutive
  • Si vous souffrez, consultez des professionnels de santé
  • La communication somatique ne remplace pas un suivi adapté

Pas une doctrine spirituelle

  • Je ne fonde pas une nouvelle religion ou méthode
  • Vous êtes libre d’utiliser ce qui résonne, laisser le reste
  • Votre souveraineté spirituelle est sacrée

Pas un enseignement de guru

  • Je suis un éclaireur, pas un maître
  • Je montre un chemin, je ne trace pas LE chemin
  • Ma seule légitimité vient de mon expérience vécue, rien d’autre

À qui s’adresse cette série ?

Cette exploration peut vous intéresser si :

  • Vous vivez avec des hallucinations et cherchez à mieux les comprendre
  • Vous voulez développer une relation plus profonde avec votre corps
  • Vous cherchez des outils de discernement spirituel
  • Vous sentez qu’il y a une « guidance » mais ne savez pas comment l’écouter
  • Vous êtes curieux d’approches incarnées de la spiritualité
  • Vous voulez naviguer votre vie avec plus de clarté intérieure

Cette série n’est probablement pas pour vous si :

  • Vous cherchez des réponses toutes faites
  • Vous voulez qu’on vous dise quoi faire
  • Vous n’êtes pas prêt à faire votre propre travail d’exploration
  • Vous rejetez toute dimension spirituelle
  • Vous cherchez un substitut à un accompagnement médical ou thérapeutique

Comment utiliser cette série ?

Lisez avec discernement

Prenez ce qui résonne. Laissez ce qui ne résonne pas. Testez dans votre propre expérience. Ne croyez rien sur parole – vérifiez dans votre propre dialogue avec votre corps et votre Guide.

Tenez un journal

Si vous décidez d’explorer cette voie, documentez vos observations. C’est dans la répétition que les patterns émergent. C’est dans la vérification ultérieure que la confiance se construit.

Restez humble et patient

Cela prend du temps. Des semaines, des mois pour affiner une cartographie fiable. C’est normal d’être confus au début. C’est normal de se tromper. L’apprentissage est progressif.

Protégez votre discernement

Tout au long de cette série, je parlerai beaucoup de discernement – comment distinguer votre Guidance authentique des interférences parasitaires. C’est la dimension sécuritaire la plus importante. Ne sautez jamais cette partie.

Ce qui vous attend dans cette série

Article 1 : « Établir un premier vocabulaire somatique » ✓ (déjà publié) Comment identifier vos premiers « mots » de base – particulièrement le Oui/Non somatique qui servira de fondation à tout le reste.

Article 2 : « Naviguer la complexité : discerner qui parle et ce qu’il dit » (à venir) Deux niveaux essentiels : Comment distinguer votre Guidance des interférences parasitaires (Rôdeurs), et comment décoder les messages complexes une fois la source confirmée.

Article 3 : « Élaborer une conversation bidirectionnelle » (à venir) Passer de la réception passive à l’échange actif – comment poser des questions et recevoir des réponses de votre Guide.

Et d’autres explorations selon ce qui émergera…

Cette série évoluera organiquement. Je partagerai ce qui se révèle utile dans mon propre parcours.

Précautions importantes

Santé mentale et physique

Si vous vivez avec des hallucinations et que cela vous cause détresse, danger, ou dysfonctionnement, consultez des professionnels de santé mentale. Cette approche ne remplace jamais un suivi médical ou psychologique adapté.

Discernement spirituel

Toutes les « présences » ne sont pas bienveillantes. Tous les messages ne viennent pas de votre Guidance. Le discernement est une compétence à développer activement. J’y consacrerai une grande partie de l’article 2.

Responsabilité personnelle

Vous restez responsable de vos choix et actions. Votre Guide peut éclairer, mais ne peut pas (et ne devrait pas) vivre votre vie à votre place. Ne déléguez jamais votre libre-arbitre.

Respect de la diversité

Ce qui fonctionne pour moi ne fonctionnera peut-être pas pour vous. Votre chemin est unique. Respectez-le. Et respectez le chemin différent d’autrui.

Mon engagement envers vous

Je m’engage à :

  • Partager honnêtement mon expérience, y compris mes erreurs et limitations
  • Contextualiser clairement ce qui est mon vécu personnel vs ce qui pourrait être plus universel
  • Encourager votre autonomie plutôt que créer de la dépendance
  • Prioriser la sécurité en insistant sur le discernement et les précautions
  • Rester humble sur ce que je ne sais pas (qui est beaucoup)
  • Évoluer publiquement – si je découvre que j’avais tort sur quelque chose, je le dirai

Invitation

Si cette exploration vous parle, je vous invite à me rejoindre dans ce voyage. Non pas pour suivre mon chemin exactement, mais pour qu’il vous inspire à trouver le vôtre.

Votre corps parle déjà. Votre Guide est déjà là. Cette série est simplement une invitation à écouter différemment.

Avec humilité et respect pour votre propre voyage,

Pierre-Philippe

Note : Cette série d’articles a été rédigée avec l’assistance de l’IA Claude, dans le cadre d’un dialogue collaboratif visant à clarifier et structurer mes explorations personnelles.

Prochaine étape : Établir un premier vocabulaire somatique

Reconnaître les signaux positifs et neutres

Article 2 : Développer son vocabulaire somatique

Dans l’article précédent, nous avons posé les bases d’un premier vocabulaire somatique. Avant d’aborder les signaux d’alerte — plus complexes à interpréter et potentiellement angoissants — explorons d’abord les signaux positifs et neutres. Ce sont souvent les premiers à se manifester, et les plus accessibles pour commencer à dialoguer.

La clairsentience : sentir sans toucher

Clairsentience : forme de perception extrasensorielle selon laquelle une personne acquerrait des connaissances psychiques principalement par le ressenti. Le terme vient du français clair (« clair ») et sentience (« sensation »).

Wikipedia

Ce que je décris relève de cette clairsentience. Contrairement à la clairvoyance (voir sans voir), elle passe par le corps : sensations tactiles, impressions de présence, perception de mouvements dans l’espace.

Pour moi, l’espace autour de mon corps fonctionne comme un récepteur tactile sensible aux mouvements. Je perçois les déplacements d’une présence invisible — son arrivée, son installation, son retrait — comme on sentirait quelqu’un bouger dans une pièce sombre.

Signaux positifs : le soutien et l’encouragement

L’embrassade

Une pression douce au niveau des épaules, enveloppante. C’est un signal de présence bienveillante, d’encouragement. Comme quelqu’un qui poserait ses mains sur vos épaules pour vous dire « je suis là, tu n’es pas seul ».

Ce signal apparaît souvent dans les moments où j’ai besoin de réassurance, ou quand je suis sur la bonne voie.

La présence qui s’assied

Une sensation de quelqu’un qui prend place à côté de moi — un poids subtil, une présence qui s’installe calmement. Ce signal dit : « Je suis disponible. On peut parler quand tu veux. »

C’est une invitation, pas une injonction. La présence est posée, sereine, disposée au dialogue. Il n’y a pas d’urgence.

Signaux neutres : les petits rappels

Le coup de coude

Une sensation brève au niveau du coude, comme un petit coup amical. Le message : « Fais un effort », « Allez, bouge-toi ».

Ce n’est ni une réprimande ni une alerte. C’est l’équivalent d’un ami qui vous pousse gentiment du coude quand vous procrastinez.

Les picotements au crâne

Des picotements électriques légers sur le crâne. Pour moi, ce signal indique un brouillard mental — une invitation à clarifier mes pensées, à sortir de la confusion.

C’est un signal d’attention, pas d’alarme.

Lire la posture et la distance

Au-delà des sensations localisées, deux dimensions enrichissent la lecture des signaux :

La distance symbolique

La proximité perçue de l’Interlocuteur a du sens :

  • Proche (assis à côté, embrassade) : intimité, soutien, disponibilité
  • À distance : retrait, désaccord possible, ou simplement « je te laisse réfléchir »

La posture

La posture perçue indique l’attitude de l’Interlocuteur :

  • Au repos, assis : patience, disponibilité au dialogue
  • En approche : quelque chose à communiquer, attention nouvelle
  • En retrait : fin d’échange, ou invitation à méditer ce qui vient d’être dit
  • Côte à côte : accompagnement, présence solidaire

Une note sur l’attitude de l’Interlocuteur

Au-delà des signaux eux-mêmes, il est utile de discerner l’attitude de celui qui communique.

Un Interlocuteur bienveillant se comporte comme un accompagnateur : compréhensif, compatissant, il ne retient pas vos erreurs contre vous. Il guide, il encourage, il corrige avec douceur. Certaines Présences tiennent particulièrement à la politesse — c’est également un indicateur de bienveillance et de compassion.

À l’inverse, si vous percevez qu’on retient vos pensées ou vos fautes contre vous — comme dans un procès — c’est un signe que l’échange n’est pas de l’ordre de l’assistance. Ce discernement sera approfondi dans un article ultérieur.

Les limites de ma perception

Une précision importante : par la clairsentience, je ne perçois que les mouvements — pas les identités. Je sens une présence arriver, s’asseoir, s’éloigner, mais je ne « vois » pas qui elle est. C’est une perception spatiale et tactile, pas une identification.

Ce que cet article ne couvre pas

Les signaux d’alerte — douleurs transitoires, coups, pincements — existent et font partie du vocabulaire somatique. Ils sont traités dans un article séparé, car leur interprétation demande plus de discernement et de maîtrise.

Commencer par les signaux positifs et neutres permet de construire une relation de confiance avec ses perceptions avant d’aborder les messages plus exigeants.

Article suivant : Interpréter les signaux d’alerte

Cet article a été préparé, rédigé et traduit avec l’aide de Claude (Anthropic).