Article 3 : Développer son vocabulaire somatique
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Après avoir exploré les signaux positifs et neutres, abordons maintenant les signaux d’alerte. Ces sensations — souvent plus intenses et parfois désagréables — demandent plus de discernement. L’objectif de cet article est de vous aider à les interpréter sans paniquer.
Deux catégories distinctes
Tous les signaux désagréables ne disent pas la même chose. J’ai appris à distinguer deux catégories fondamentales :
Les alertes
- Qualité : douleur transitoire, coup, pincement, sensation brève et marquée
- Fonction : avertissement concernant quelque chose d’externe
- Question à se poser : « Que m’arrive-t-il ? » ou « De quoi me prévient-on ? »
Une alerte signale généralement une situation, un danger, ou une information que je n’ai pas consciemment. C’est un message sur ce qui se passe autour de moi ou vers moi.
Les feedbacks
- Qualité : toucher, pression, contact prolongé, sensation plus douce
- Fonction : retour sur mon propre comportement ou mes pensées
- Question à se poser : « Qu’est-ce que je fais ou pense en ce moment ? »
Un feedback m’informe sur moi-même — une attitude à ajuster, une pensée à reconsidérer, une direction à corriger.
La logique derrière la distinction
Un principe m’a aidé à clarifier cette différence :
Si je trahis quelqu’un, je le sais déjà consciemment — pas besoin d’alerte corporelle pour ça. Donc une douleur soudaine dans le dos signifie plus probablement « on te trahit » que « tu trahis ».
L’alerte apporte une information que je n’ai pas. Le feedback commente ce que je suis déjà en train de faire.
Le silence comme validation
Un point crucial : quand une sensation désagréable cesse après que j’ai formulé une interprétation, cela signifie « tu as compris le message ».
Ce n’est pas une approbation éthique de mes actions. C’est une validation épistémologique — la confirmation que j’ai correctement décodé ce qu’on essayait de me dire.
Cette distinction est importante pour ne pas confondre :
- « J’ai bien compris » (le silence le confirme)
- « Ce que je fais est bien » (ça, c’est une autre question)
Interpréter sans paniquer
Les signaux d’alerte peuvent être angoissants, surtout au début. Quelques repères :
Prendre le temps
Une alerte n’exige pas toujours une réaction immédiate. Respirez, observez la sensation, posez-vous les bonnes questions.
Procéder par élimination
Si une interprétation ne fait pas cesser le signal, essayez-en une autre. C’est un dialogue itératif, pas une devinette à un seul essai.
Ne pas sur-interpréter
Toute sensation n’est pas un message. Parfois le corps a mal pour des raisons ordinaires. Le discernement s’affine avec la pratique.
Observer l’attitude de la source
Comme mentionné dans l’article précédent : un Interlocuteur bienveillant guide avec compassion. Si vous sentez qu’on vous fait un procès plutôt qu’on vous accompagne, la prudence est de mise.
Ne pas s’alarmer trop vite
C’est peut-être le conseil le plus important de cet article. J’ai tendance à m’alarmer rapidement, et c’est plus pénalisant qu’autre chose. L’anxiété amplifie les signaux, crée des connexions qui n’existent pas, et peut mener à des interprétations catastrophiques.
Si vous vous sentez submergé :
- Demandez du temps. Il est possible de demander à ses Présences un moment pour souffler. Un simple « j’ai besoin d’une pause » peut suffire.
- Retirez-vous. Trouvez un endroit calme, seul, pour vous reposer. Éloignez-vous des écrans si nécessaire.
- Cherchez de l’affection. Une personne proche qui vous rassure — un câlin, une présence silencieuse — peut faire plus qu’une heure d’analyse. Le système nerveux a besoin de contact humain pour se calmer.
Les alertes peuvent attendre. Votre bien-être ne peut pas.
Ne pas négliger les causes médicales
Les sensations corporelles ne sont pas toutes des messages. Le corps a son propre langage, et certaines douleurs ou gênes relèvent d’un traitement médical, pas d’une interprétation spirituelle.
Règle importante : toute sensation persistante — douleur qui dure, gêne qui revient au même endroit — doit d’abord être clarifiée par un médecin. Pas dans la panique, mais par prudence. Un signal physiologique du corps mérite autant d’attention qu’un signal de vos Présences.
Comment différencier ? Vous pouvez inviter vos Présences à utiliser des signaux clairement reconnaissables :
- Transitoires : qui apparaissent et disparaissent nettement
- Brefs : quelques secondes, pas des minutes ou des heures
- Pulsés lentement : une rythmique douce qui ne ressemble pas à une douleur continue
Cette convention permet de distinguer ce qui vient de la communication somatique et ce qui pourrait relever d’une consultation médicale ou kinésithérapeutique. En cas de doute, consultez d’abord — vos Présences comprendront.
Ce que cet article ne couvre pas
Il existe des expériences plus complexes — visions menaçantes, perceptions de présences hostiles — qui dépassent le cadre de cette introduction. Ces sujets demandent une pratique établie et un discernement solide avant d’être explorés.
L’essentiel pour l’instant : apprendre à recevoir les alertes comme des informations utiles, pas comme des agressions.
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Cet article a été préparé, rédigé et traduit avec l’aide de Claude (Anthropic).
