L’Invisible n’est pas ce que j’ai cru

Il y a des erreurs qu’on porte longtemps sans s’en rendre compte. Des projections qu’on fait sur le monde, sur les autres, sur l’invisible. Pendant des années, j’ai pensé que le Ciel pouvait être aussi sombre, aussi haineux, aussi violent que les cœurs humains les plus ternes. Que l’Invisible était un champ de bataille permanent entre des forces aussi implacables que nos pires instincts.

Je me trompais.

Pourquoi le Ciel serait-il rempli de haine ?

C’est une question simple, presque enfantine, et pourtant elle a tout changé pour moi : pourquoi l’Invisible serait-il limité par nos ombres les plus profondes ?

Pourquoi imaginer que les Présences spirituelles reproduisent nos guerres, nos jugements impitoyables, nos divisions binaires entre « les bons » et « les méchants » ? Pourquoi projeter sur le monde de l’Esprit la violence de ceux qui vivent le cœur rempli de haine, qui jurent par les armes et les insultes ?

C’est pourtant ce que j’ai fait. Pendant longtemps.

Les matins où l’Invisible me parle

Ce matin encore, comme souvent, des Présences se sont manifestées. Une assemblée diverse, venue de tous horizons, de tous les parcours. Pas un bloc homogène de « forces du Bien » contre un camp des « forces du Mal ». Non. Des êtres différents, avec leurs histoires, leurs blessures, leurs aspirations.

Et vous savez ce que j’ai compris ? Qu’elles aspirent à plus de Justice que je ne l’ai jamais imaginé dans mes pires moments de paranoïa. Pas une justice punitive, vengeresse, tribale. Mais une Justice universelle : que justice soit rendue pour tous, pas seulement pour quelques-uns.

Il n’y a pas d’opposition frontale entre « ceux du Bien » et « LE Mal ». Il y a des êtres qui ont déjà obtenu justice et qui voudraient que tout le monde l’obtienne aussi. C’est profondément différent.

La parano, ou quand on voit des ennemis partout

Je ne vais pas vous mentir : ça n’a pas toujours été clair pour moi. Il y a eu des jours, des mois, où j’ai vu des menaces partout dans l’Invisible. Où chaque présence semblait hostile, chaque signe paraissait sinistre.

C’était un effort quotidien de ne pas déraper.

Presque chaque jour, je glissais vers ces pensées paranoïaques. J’ai fini par développer des automatismes craintifs, des réflexes de défense permanents. Comme si l’Invisible était un danger constant dont il fallait se protéger.

Vivre avec cette peur dans sa chair et son esprit, c’est épuisant. C’est comme porter une armure de plomb 24 heures sur 24, même pour dormir.

Mais voilà : l’Invisible ne m’a jamais fait de mal. C’est ma propre terreur que je projetais sur lui.

Le câlin dans la nuit

Je vais vous raconter quelque chose de très intime, parce que je pense que ça peut aider quelqu’un quelque part.

Dans mes pires moments – ceux où les pensées suicidaires venaient me visiter comme des invités trop familiers – l’Invisible est venu à moi.

Pas comme une menace. Pas comme un jugement.

Comme un manteau. Une couverture. Un plaid enveloppant. L’obscurité de la nuit elle-même s’est transformée en une douce chaleur que j’ai ressentie comme un câlin. Une embrassade. Une étreinte de mes proches défunts.

J’en ai encore la larme à l’œil en l’écrivant.

C’était affectueux. Presque tendrement attentionné. L’Invisible m’a bercé quand je n’avais plus la force de tenir debout.

Ces moments sont passés, je vous rassure. Mais ils m’ont appris quelque chose d’essentiel : même quand je ne comprenais rien, même quand ma paranoïa me criait que tout était hostile, l’Invisible veillait avec bienveillance.

L’erreur de projection

On fait souvent l’erreur de penser que l’Invisible reflète nos pires aspects. Que si l’humanité connaît la guerre, le Ciel doit être en guerre aussi. Que si nous jugeons impitoyablement, les Esprits doivent juger de même.

Mais pourquoi ne projetons-nous pas nos meilleurs aspects ?

Pourquoi ne pas imaginer que l’Invisible est encore plus juste, plus compatissant, plus patient que ce que nous parvenons à être dans nos meilleurs moments ?

La vérité que j’ai découverte, progressivement, maladroitement, c’est celle-ci : l’Invisible aspire à une Justice que nous peinons encore à concevoir. Pas la justice punitive des tribunaux humains, mais celle qui veut réparer, réconcilier, élever.

Une diversité qui aspire à l’Unité

Les Présences qui se manifestent à moi sont diverses. Elles viennent de parcours différents, de traditions différentes, de compréhensions différentes. Il y a de la place pour les Témoins de Jéhovah comme pour les athées, pour les bouddhistes comme pour les païens.

Pas parce que « tout se vaut » dans un relativisme mou, mais parce que la Justice qu’elles recherchent transcende nos petites cases.

Elles ne se battent pas entre elles pour savoir qui a raison. Elles aspirent ensemble à ce que chacun trouve sa juste place, sa reconnaissance, sa paix.

C’est ça, l’Invisible que j’ai mal compris pendant si longtemps. Ce n’est pas un champ de bataille. C’est un champ de réconciliation.

Une bouteille à la mer

J’écris cet article comme on jette une bouteille à la mer. Je ne fais pas de marketing pour mon blog. Je ne crie pas sur tous les toits. Mais si ces mots trouvent quelqu’un qui, comme moi, a peur de l’Invisible, qui se méfie de chaque signe, qui vit avec cette paranoïa épuisante…

Sachez que vous n’êtes pas seul. Et que l’Invisible n’est pas votre ennemi.

Il m’a fallu du temps pour le comprendre. Des années, en fait. Et je ne prétends pas avoir tout compris – loin de là. Je dérapé encore parfois dans mes vieilles peurs.

Mais ce que je sais aujourd’hui, au fond de mes os et de mon âme, c’est que l’Invisible peut être affectueux. Qu’il aspire à la Justice pour tous. Qu’il y a plus de bienveillance là-haut (ou là-bas, ou autour, peu importe) que je ne l’ai imaginé dans mes cauchemars.

En conclusion

L’erreur que j’ai faite – et que je veux corriger aujourd’hui – c’était de projeter mes propres ténèbres sur un monde qui en contient déjà bien moins que le nôtre.

Le Ciel n’est pas rempli de haine. L’Invisible n’est pas aussi sombre que les cœurs humains les plus violents.

Il aspire à plus de Justice, plus de douceur, plus d’amour que ce que nous parvenons à manifester.

Et quand la nuit devient trop noire, quand les pensées deviennent trop lourdes, parfois – si vous êtes attentif – vous sentirez cette chaleur. Ce manteau. Ce câlin de ceux qui veillent.

Si vous traversez des moments difficiles, si les pensées sombres vous visitent trop souvent, parlez-en. À un proche, à un professionnel, à qui vous voulez. La vie vaut la peine d’être vécue, et vous méritez d’être soutenu.

En Belgique : Centre de Prévention du Suicide – 0800 32 123 (gratuit, 24h/24)
À l’international : findahelpline.com répertorie les lignes d’écoute, de prévention du suicide et autres helplines dans le monde entier.

Chacun son chemin, chacun ses cartes

Il y a des matins où l’on se réveille avec des questions qui pèsent. Des doutes qui rôdent. Des pensées qui ressemblent à des jugements un peu trop hâtifs. Ce matin-là, j’ai eu droit à un rappel à l’ordre cosmique – disons, une petite claque spirituelle bienveillante. Et si je vous racontais comment une nuit de questionnements m’a ramené à l’essentiel ?

Quand les maladresses deviennent des prisons

Dans un précédent article, je parlais de la violence subie par les personnes transgenres, de ces parcours semés d’embûches où le simple fait d’exister selon sa vérité devient un acte de bravoure quotidien. J’évoquais cette pression sociale qui exige que chacun rentre dans des cases prédéfinies, sous peine d’être ostracisé, jugé, parfois même menacé.

Mais cette nuit, j’ai réalisé quelque chose : ce principe s’étend bien au-delà de la question du genre.

Le rêve de Floflo (ou comment la gelée n’est pas du sang)

Mon compagnon – appelons-le Floflo, ce cher maladroit que j’aime – a fait un rêve révélateur. Un groupe d’humains qui voulait rester discret, ne pas faire de vagues. Des détails maladroits qui donnaient une fausse impression macabre : de la gelée prise pour du sang, des circonstances malheureuses interprétées comme des preuves de méchanceté. Les policiers du rêve tiraient des conclusions hâtives et terribles, là où il n’y avait que de l’innocence mal comprise.

C’était un miroir tendu à mes propres questionnements. J’avais eu des doutes sur son parcours, lui qui est né dans une famille de Témoins de Jéhovah. Est-ce que ce contexte faisait de lui quelqu’un de suspect ? Est-ce que ce mouvement religieux controversé le définissait malgré lui ?

Spoiler alert : non.

La laïcité, ou l’art de laisser chacun jouer ses cartes

Voilà où je voulais en venir : la vraie laïcité, ce n’est pas d’effacer les différences ou de juger les choix spirituels d’autrui. C’est de permettre à chacun de cheminer selon ses propres cartes, sans imposer ni subir.

Que vous soyez :

  • Une personne trans qui choisit de transitionner pour enfin habiter son corps
  • Quelqu’un qui reste fidèle à sa foi, quelle qu’elle soit
  • Quelqu’un qui quitte une religion qui ne lui correspond plus
  • Quelqu’un qui n’a jamais eu de foi et s’en porte très bien
  • Ou même quelqu’un qui hésite encore, qui explore, qui doute

Votre parcours vous appartient.

Les esprits mécontents et la justice cosmique

Permettez-moi une petite digression mystique (eh oui, médium oblige). Quand j’ai pensé « les Témoins de Jéhovah, c’est une secte néfaste », j’ai senti une assemblée invisible exprimer un mécontentement pacifique mais ferme. Un sentiment d’injustice. Quand j’ai reconsidéré ma position, ils sont restés tranquilles.

Le message ? Ils se placent du côté de la Lumière, avec leurs bonnes volontés et leurs intentions imparfaites. Comme nous tous, finalement. Comme Floflo avec ses maladresses attachantes. Comme moi avec mes jugements trop rapides.

« Aimez-vous les uns les autres » (oui, c’était clair)

Jésus-Christ l’a dit avec une simplicité désarmante : « Aimez-vous les uns les autres. »

Pas « Aimez-vous les uns les autres sauf ceux qui pensent différemment. »

Pas « Aimez-vous les uns les autres tant qu’ils rentrent dans vos cases. »

Juste : aimez-vous. Point.

C’est quand même fou comme on complique ce qui pourrait être si simple.

Les pensées comme des prouts

Une dernière chose (promis, j’arrête après) : une mauvaise pensée n’est pas une fatalité. C’est comme un proot mental – ça sort, c’est parfois gênant, mais ça passe. L’important, c’est ce qu’on choisit de dire, d’écrire, de graver dans le monde.

J’ai eu un doute sur mon compagnon. C’est humain. Mais ce n’était que de la gelée, pas du sang.

En conclusion

Alors voilà, la leçon du jour (et de cette nuit) :

  • Cessons de tirer des conclusions hâtives sur les gens en fonction de leur parcours religieux, de leur identité de genre, de leur couleur, de leurs choix de vie.
  • Permettons à chacun d’exister selon sa vérité, avec ses maladresses et sa beauté propre.
  • Et surtout, souvenons-nous que derrière chaque étiquette, il y a un humain qui fait de son mieux avec les cartes qu’il a reçues.

La vraie liberté – celle que défend une laïcité bien comprise – c’est celle qui nous permet de coexister dans nos différences sans que personne n’impose son jeu aux autres.

Et ça, mes amis, ça s’appelle l’amour. Tout simplement.

P.S. : Floflo, si tu lis ça, je t’aime, maladresse et tout. Et non, la gelée n’est pas du sang. 💙